L'adjectif « spécialisé » est employé pour souligner que l'ouvrier est spécialisé dans une seule tâche ou dans quelques tâches simples et proches.
Les
ouvriers spécialisés (
OS) exécutent des tâches généralement répétitives, parcellaires et sur machine. Ils ne reçoivent pas une véritable formation professionnelle et ont peu de chances de devenir des ouvriers qualifiés (OP), car la qualification qu'ils acquièrent est liée à une tâche particulière qui ne leur confère pas la connaissance du métier.
Cette catégorie d'ouvriers est née de la division du travail. Avec l'extension du machinisme industriel, les
OS ont remplacé les OP dans les ateliers de fabrication. Le nombre d'
OS n'a cessé de croître depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que l'actuel développement de l'automatisation ralentisse légèrement cette tendance. Dans certaines industries, les tâches sont parcellisées et hiérarchisées à l'extrême : OS 1, OS 2, OS 3.
Par exemple, les caristes, les opérateurs de machines, les assembleurs, etc., sont des
ouvriers spécialisés.
« La codification des salariés d'entreprise dans les différentes catégories socioprofessionnelles se fonde largement sur leur position dans les classifications des conventions collectives. En règle générale, les employeurs sont capables de situer chaque salarié dans une grille simple du type "manœuvre,
ouvrier spécialisé, ouvrier qualifié, employé, agent de maîtrise, cadre" ».
(Institut national de la statistique et des études économiques,
« PCS – ESE, version 1982 – Classification professionnelle », 1982, consulté le 24-06-2010)
Écarts entre travailleurs qualifiés et ouvriers spécialisés
« Les arguments théoriques donnent à penser que l'expansion du commerce de biens manufacturés et de services entre le Sud et le Nord réduit les inégalités dans le Sud entre les travailleurs qualifiés et les
ouvriers spécialisés (ayant atteint le niveau d'études secondaires) qui peuvent trouver un emploi, tandis qu'elle augmente ces inégalités dans le Nord (Wood, 1994). Cela s'explique par le fait que l'exportation d'un plus grand nombre de produits du Sud accroît la demande de travailleurs ayant une scolarité de base, et leurs salaires, par rapport aux travailleurs ayant des compétences spécialisées, dans le Sud. »
(Streeten, P.,
« Mondialisation : Menace ou bienfait? », dans A. Bhalla,
Mondialisation, croissance et marginalisation, Ottawa, Centre de recherches pour le développement international, 1998, consulté le 24-06-2010)