Le transnationalisme englobe les relations et les activités qui se déroulent sur un plan mondial. On l'associe souvent à la déterritorialisation et à la création d'identités et de mouvements mondiaux. Le transnationalisme touche : les communautés, les flux de capital, les échanges de biens et de services, les entreprises, les agences intergouvernementales, la politique, les réseaux sociaux, la famille, la migration, l'identité, et les espaces publics et culturels.
L'évolution du concept
Le terme « entreprise transnationale » est apparu dans les documents des Nations unies dans les années 1960. La notion de transnationalisme se généralise dans les sciences sociales au début des années 1990. Elle apporte une nouvelle perspective à l'étude des phénomènes de mobilité, où l'accent est mis sur les acteurs et sur les modes de construction/reconstruction des réseaux de relations dans un ensemble de sociétés.
L'émergence des acteurs et des espaces transnationaux
Les pratiques transnationales s'inscrivent dans le phénomène plus large de la mondialisation, marquée notamment par la diminution de l'importance des frontières nationales.
Selon Senarclens, « la mondialisation change aussi la nature de la politique internationale, enserrant les gouvernements dans la "toile d'araignée" d'un nombre grandissant d'acteurs transnationaux, tels que les entreprises privées, les organisations internationales, les ONG, les "communautés de base", qui participent à une nouvelle régulation planétaire. Elle crée les fondements d'un village mondial, reliant les sociétés et les individus par des interactions toujours plus denses. Elle contribue à l'audience des idées libérales et à l'expansion des régimes démocratiques, tout en affaiblissant l'emprise autoritaire des États. Cette évolution représente une nouvelle ère pleine de mutations offrant des possibilités inédites de bâtir la solidarité sociale. »
(De Senarclens, P., Maîtriser la mondialisation. La régulation sociale internationale, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2000, p. 28)