Les ateliers de misère sont des usines ou des ateliers où règnent des conditions de travail inacceptables, caractérisées par des salaires qui ne permettent pas de vivre, de trop nombreuses heures supplémentaires forcées et souvent non payées, peu ou pas de protection de la santé des travailleurs, peu ou pas de normes de sécurité, le non-respect du droit à la syndicalisation, des cas fréquents de harcèlement et de violence. Les femmes, jeunes et immigrantes, y sont majoritaires et sont employées en grande majorité dans l'industrie du textile et du vêtement.
Plus précisément, le travail dans ces ateliers est caractérisé par :
- un salaire qui ne permet pas de vivre dignement (c'est-à-dire couvrant au minimum la nourriture, le logement et les besoins des enfants);
- un travail répétitif et physiquement pénible, voire dangereux pour la santé;
- de très mauvaises conditions de travail (mauvaise aération, mauvais éclairage, insalubrité, exposition au froid ou à la chaleur, etc.);
- de très mauvaises relations de travail (non-respect des droits élémentaires d'association et de syndicalisation, violence verbale et physique, non-respect des droits minimaux du travail, etc.).
En résumé, il s'agit souvent d'ateliers d'exploitation, parfois violente, d'une main-d'œuvre pauvre et sans recours. Sans être exclusifs au secteur du vêtement, ces ateliers y sont très présents.
Les ateliers de misère sont nés de la libéralisation de plus en plus poussée du commerce qui permet aux employeurs de placer les travailleurs de différentes régions du monde en situation de concurrence. Dans l'industrie du vêtement et de la chaussure, les mauvaises conditions de travail sont devenues un élément de stratégie concurrentielle. Ainsi, la production est continuellement déplacée vers des régions où les travailleurs sont le moins bien payés et supportent les pires conditions. Peu soucieuses des questions juridiques et éthiques, de nombreuses entreprises de ce secteur, en concurrence pour conquérir des marchés, ont recours à des ateliers de misère pour produire à moindre coût et font travailler à des cadences insupportables des personnes démunies de droits et de recours.
(adapté du Centre international de solidarité ouvrière,
« Ateliers de misère : Définition et contexte », [s. d.], consulté le 21-07-2010)