Comme il n'existe pas de définition juridique du
travailleur atypique, on considère comme appartenant à cette catégorie tout travailleur dont le statut d'emploi s'écarte de la définition classique ou traditionnelle du travail permanent à temps complet : travail à temps partiel, travail temporaire, travail indépendant, travail occasionnel, travail saisonnier, travail contractuel, travail sur appel, travail à domicile, télétravail, travail des salariés d'agences de location de personnel.
(adapté de Bernier, J.,
Le champ d'application des normes du travail fédérales et les situations de travail non traditionnel, Québec, Commission sur l'examen des normes fédérales du travail, 2005, consulté le 20-07-2010)
Le travail atypique diffère du modèle traditionnel de travail stable à temps plein. Selon ce modèle, le travailleur typique relève d'un employeur, travaille toute l'année à temps plein dans les locaux de son employeur, jouit d'avantages et de droits importants et s'attend à être employé longtemps.
Avantages non reconnus aux travailleurs atypiques
« Bien que les domaines d'exclusion puissent varier selon les catégories de
travailleurs atypiques, il pourra s'agir parfois de l'accès à la représentation collective et du droit à la négociation collective […]. Pour d'autres, il s'agira de l'impossibilité de bénéficier des avantages sociaux publics (assurance-emploi) ou privés (régimes complémentaires d'assurances-santé, régimes complémentaires de retraite, régimes collectifs d'assurance-vie) accessibles à d'autres salariés, réguliers ou permanents, exerçant des fonctions similaires dans la même entreprise. »
(Bernier, J.,
Le champ d'application des normes du travail fédérales et les situations de travail non traditionnel, Québec, Commission sur l'examen des normes fédérales du travail, 2005, consulté le 20-07-2010)
« [O]n ne peut passer sous silence la question de la logique patronale sous-tendant le recours à la main-d'œuvre atypique (Christensen 1998). Les entreprises utilisent-elles les
travailleurs atypiques pour absorber uniquement un surplus de travail? Ou bien, est-ce plutôt un moyen de réduire les coûts de main-d'œuvre en leur attribuant une partie de la charge de travail auparavant effectuée par les "réguliers"? La décision de recourir à la main-d'œuvre atypique s'inscrit-elle dans une stratégie délibérée qui cherche à maintenir un certain ratio entre les compétences clés (travailleurs typiques) et les compétences périphériques (
travailleurs atypiques) dans le but d'être plus concurrentiel? »
(Bourhis, A. et T. Wils,
« L'éclatement de l'emploi traditionnel : Les défis posés par la diversité des emplois typiques et atypiques », dans
Relations industrielles / Industrial Relations, vol. 56, n
o 1, 2001, consulté le 20-07-2010)